dimanche 18 juillet 2010

Week end au festival de boue de Boryeong



L'entrée. Pas resplendissant, mais bon... 

Encore un de ces week ends qu'on peut compter sur les doigts de la main tant ils sont incongrus et intenses. Loin de moi l'idée de le vanter comme parfait, mais le festival de la boue de Boryeong valait clairement le détour.

Tout d'abord un petit résumé : Le festival de la boue de Boryeong. Ou, en coréen, 보령 머드 축제 / Boryeong Mud Chukje. Jusque la pas bien dur. Ca commence comme ca : en 98, les gens de la ville de Boryeong découvrent que la boue qu'ils extraient de carrières proches à des fins agricoles aurait des propriétés dermatologiquement bénéfiques (en gros c'est bon pour la peau -_-). Cette même boue était, pour preuve, déja utilisée dans l'industrie cosmétique. Intelligents, ils décident de créer un festival, qui aurait lieu chaque été en Juillet pendant 10 jours, où les gens pourraient venir découvrir les vertus de cette fameuse boue.

Pour la 10ème édition en 2007, le festival accueillait plus de 2 Millions de visiteurs, pour devenir un des plus gros rassemblements de Corée.

Cette année donc, profitant de mon séjour en Corée, un ami m'avait réservé un billet pour un tour operator 3 mois à l'avance. Car les places partent TRES vite, et pas seulement les coréens, car Le Mudfest attire aussi énormément d'étrangers.

Je partais sans vraiment savoir quoi y trouver. On part le samedi matin de chez moi, le ac rempli d'affaires de plages (car y'a aussi la mer!) pour la station de métro de Yangjae / 양재, près de laquelle se trouvait notre bus. On arrive, on checke avec l'organisateur que c'est bien la, on part prendrez un ptit café (la nuit a été courte, et il a beaucoup plu - le week end s'annonce pas vraiment radieux donc...) Et pour confirmer mes lignes précédentes, le bus est plein d'occidentaux ou de coréens ayant grandi aux US ou en Australie. Je vous passe le voyage en bus de 3h, passé a dormir la plupart du temps, sur un siège bien trop petit, avec une petite pause au milieu pour casse la croute sur une aire de repos, et acheter une paire de tongs de merde.

Bienvenue à Boryeong.

On commence par descendre à l'auberge. Rapide stretch avant de prendre nos quartiers, mais le mec qui organisait le trip est une vraie quiche, il met une demi heure pour nous assigner nos chambres. Et quand je dis nos chambres c'est "tous les garçons au rdc, toutes les filles au premier". Seulement le hic, c'est qu'on est venus à 2 bus complètement remplis, au bas mot 80 personnes.  Et on a....quoi? 3 CHAMBRES??? Alors il faut savoir que les chambres d'auberges coréennes, c'est pas le grand luxe à la française, hein: c'est juste une grande surface parquetée, une salle de bain minuscule, et une télé. Bawé, mais les lits? Et bin la aussi, pas compliqué : un oreiller et une couverture. Et on dort par terre. A première vue, jme dis qu'on se l'est faite mettre bien profonde, mais c'est partout pareil comme ca. Les hotels plus classiques sont a 180000 Wons la nuit (130€). Alors franchement, quitte à vivre l'expérience à fond, dormir par terre, je m'en fiche pas mal. Je fais un brusque saut par le placard de la chambre, histoire de me réserver un spot en y posant un oreiller et une couverture, je met mon short de bain, et c'est parti.

Une ptite rue comme y'en a masse à Boryeong.

La encore, rien n'est organisé. C'est quartier libre pour un peu tout le monde, on rentre juste pieuter à l'auberge le soir, barbecue organisé mais il faut amener sa propre bouffe (non merki), et revenir au bus le lendemain après midi vers 15h30 pour un départ a 16h. Même si jusque là, l'encadrement laisse à désirer, le week end s'annonce plutôt cool.

Premier état des lieux. Boryeong n'est pas une ville bien grande, en tout cas le centre ville, là où se concentrent la majorité des activités boue-istiques. Comme il y a du crachin et que c'est le premier jour du festival, je me dis qu'il y aura pas beaucoup de monde.  En plus, certaines attractions ont même pas finies d'être montées. Pour ceux qui connaissent pas la Corée et la culture du "palli palli" (vite vite), il faut savoir que 3heures après avoir constaté le retard dans le montage, tout était sur pied. Fascinant d'efficacité même si la plupart du temps c'est fait un peu à l'arrache.

Et loin de confirmer mon intuition, la place principale était blindée de monde. Beaucoup d'occidentaux par contre, certains couverts deja de la tête aux pieds, la plupart une bière à la main, car visiblement c'est aussi le festival de la bière. tout le monde boit, certains sont déja torchés a 18h, et évidemment les poubelles regorgent. Malgré tout, c'est pas l'envie qui nous manque de tester les structures gonflables sur la place (les slides, les parcours d'obstacles, évidemment tous recouverts de boue, ainsi que les charmantes membres du staff habillées en rose pétant qui donnent qu'envie de se jeter dessus et de les souiller aussi!), mais les queues de gens devant sont décourageantes. Qu'à cela ne tienne, un premier bain dans la Mer Jaune s'annonce plutôt cool.

Et c'est la que la magie de la Corée opère, cette force surnaturelle qui fait que systématique dans les endroits les plus insoupçonnés, on rentre des gens qu'on connait. C'est le tour de mon pote, Jake, qui croise un de ses amis de LA. Il est venu avec trois autres personnes et on décide de passer le reste du temps ensemble, vu qu'on connait personne du groupe avec lequel on est arrivés ici. Plus tard, après avoir barboté dans une eau pas si froide pour un temps franchement pas terrible, on décide d'aller au mud fight : une zone ou des barricades de boue ont été montées, et ou les gens se canardent gaiement. Pas de bol, j'ai envie de dire, pour les gens garés à quelques mètres seulement - faut être un peu con aussi. Première contact avec la fameuse boue : c'est dense, gris ou ocre, collant, rigolo. L'ambiance s'y prettant, on se tartine joyeusement, oui oui même les cheveux, on en jette un gros tas au pif en l'air en espérant que ca retombera sur la tronche de qqun, on fait des calins bien collés aux nanas mignonnes et encore trop propres qui ont eu ma mauvaise idée de venir trainer dans les parages...dans la mesure du raisonnable, car la boue est à même le sol, et une boule de glaise inoffensive a vite fait de se transformer en projectile blindé de cailloux. Aussi rigolo que ca puisse paraitre, s'en prendre une dans la tronche ne doit pas avoir que des vertus dermatologiques. Je croise à mon tour un pote de Seoul dans la tourmente, mais il est deja avec du monde, et puis moi aussi, alors juste un rapide coucou histoire de se dire que le monde est vraiment petit, et on est reparti.

Quand on est couvert de boue, on a deux options : on la garde et on peut aller se faire prendre en photo par les centaines de photographes pseudo-professionnels (officiant sans doute pour des journaux) qui mitraillent à tout va, ou on peut taper un sprint direct dans la mer et se laver bien gentiment. Et contrairement à ce que je pensais, la boue, même dans les cheveux, part bien vite. Le week end commence bien.

Bien blindé de monde quand même.

Une fois bien décrassés, c'est l'heure du barbecue. Jake (le nom de mon pote de LA) et moi nous incrustons bien innocemment dans le groupe de ses amis, qui ont une pension pas bien loin,  et on partage un bulgogi / 불고기 , viande de boeuf marinée puis grillée, bien bon ma foi, accompagné de quantités non exhaustives d'alcools en tous genre, bières, soju / 소주, un alcool de riz, du makkeolli / 막걸리, un autre alcool de riz fermenté, ou des mélanges de chaque. Ambiance potache, je fais connaissance avec les amis de Jake, rencontre encore une fois deux nanas que je connais très bien de Seoul, et qui passeront le reste de la soirée avec nous. Car même si les festivités sur le thème de la boue sont finies pour aujourd'hui, la fête continue toute la nuit dans le quartier. En effet, les scènes de concert ont été montées, une petite qui accueille des petits groupes de rock américain ou d'accordéonistes coréens (devinez qui a eu le plus de succès hein?! lol), et une plus grosse scène qui devait accueillir le samedi soir Super Junior et Tiara, deux grosses têtes d'affiches en Corée, le premier était un boys band (de MERDE) de 13 membres, et le second une chanteuse de pop pour nanas de 16 ans noyée sous le sirop de grenadine. Même si je DETESTE littéralement ce genre de musique, les voir en concert pour pouvoir le raconter après, ca vaut toujours le coup. Malheureusement, arrivés un peu en retard en face de la scène, et la zone évidemment blindée de monde, pas facile de voir quoique ce soit.

Bail out. On passe le reste de la soirée au nolaebang / 노래방, karaoke coréen, et à trainer dans le centre et sur la plage. Retour à l'hotel vers 1h du matin, le chemin du retour est plein de bouteilles de bière vide qui souillent la route de manière difficilement concevable sans photo à l'appui...certains ont déja pri leurs quartiers dans la chambre, pour ne pas dire la plupart des gens, et le sol a un petit air de morgue / camp de sinistrés climatique. Marrant, oui, mais encore faut il trouver de la place pour étaler sa couverture. une fois fait, le sommeil ne manque pas à venir bien vite...

 Et dire que j'ai dormi la...

Réveillé le matin vers 9h30 par la lumière naturelle filtrant à travers la mousticaire. Les deux ventilos qui ont tourné toute la nuit n'ont pas été de grand secours, et malgré la rosée sudoripare qu'accuse ma peau, jm'en fous pas mal pour deux raisons:
- Je vais m'enduire de boue dans les 2 heures qui suivent,
- La mousticaire n'a pas marché DU TOUT.
En effet, telle une varicelle bien violente, j'ai le corps recouvert de boutons...une bonne cinquantaine au bas mot. Fuck. Moi qui m'en sortait plutôt pas mal jusque la sur Seoul, se faire bouffer à ce point la était plutôt inattendu. Et surtout, ca gratte. Premier contact avec les premiers gens debout, Jake levé depuis 7h30 a même eu le temps d'aller chercher le ptit dej (ce mec est super), et on passe quelques temps à discuter avec les gens dans la salle commune, encore dégueulasse du barbeuque de la veille, auquel on n'avait délibérément pas participé. Il semblerait que si notre nuit s'est bien passé il n'en a pas été  le cas pour tout le monde : un mec de notre tour s'est torché un peu trop violemment et a du être raccompagné par 8 policiers jusque notre chambre (jl'ai bien reconnu,c 'est l'enfoiré qui a confondu son oreiller avec mon sac à dos), et une nana qui s'éclatait avec des coréens s'est fait éclater la tronche à coup de brique pour que ces connards lui piquent tout son fric. Simpa le week end à la plage : / Et évidemment, notre organisateur s'en fout pas mal. Alors lui j'le retiens sérieux avec sa gestion pourrie.
Nous, on retrouve rejoindre les amis de Jake pour foncer à la plage. Le soleil montre enfin le bout de son nez, et la crème solaire trouve enfin une utilité sur le bout du notre). Déposage de serviette dans le sable, et on tente enfin notre chance dans les attractions de bain de boue total de la place centrale. Se faire recouvrir de la tête au pied est vraiment agréable - et puis ca cache les boutons de moustiques^^ - alors on n'hésite pas. Même le visage et les cheveux...Puis on se lave dans la mer. Puis on recommence. Toute la matinée, oui oui! Dans la nuit d'autres attractions avaient été montées (stands de "peinture", mud prison ou cahcé derriere des barreaux on se fait asperger par un jet de boue, etc.), et on tente celles dont la queue n'est pas trop longue.

Le crew : HeXuan, moi, Jake, JiHyeon

 Que la vie est dure...

 
T'as pas oublié la tête mec?

Y'avait un peu des queues de ouf aussi...

 
Mais allez roule toi dedaaaaaaans!


Une demi journée de festivités...ca se passe de commentaires.
Les nanas du staff,plutôt mignonnes dans l'ensemble, et leur outfit bien rose...

Mais qu'est-ce qui m'a pri! lol

Seulement le temps passe bien vite, et ce week end de farniente total se finit trop tôt. Dernier bain, dernier décrassage (mes oreilles garderont un peu de boue sèche jusqu'à ma première douche sur Seoul), et il est temps de reprendre le bus. Sans grand surprise, voyage est plutôt calme puisque tout le monde, épuisé, dort du mieux que possible, en tenant compte de la composante "car bringuebalant". Arrivée sur Seoul vers 18h, je garde un souvenir mémorable de ce week-end end : j'en ramène un monstrueux coup de soleil sur le dos et le visage, une demi centaine de boutons de moustiques, et des moments inoubliables.

A l'année prochaine, peut-être?

vendredi 9 juillet 2010

Les rois du gaspillage

Et je le pense. Que ce soit au niveau de la bouffe - et je me rappelle cette vision d'horreur l'été dernier, au petit matin d'une journée s'annonçant radieuse, voir débouler au coin d'une rue un camion de poubelle, et les éboueurs bridés y déverser un bon quintal de kimchi pourri...et pour dire gâché.  J'étais a 80m et les volutes de piment sont quand meme venues me chatouiller les narines. Vous me direz, les gens en consomment et en produisent (donc) des quantités phénoménales ici, mais ca n'excuse pas tout.

Ce dont je veux parler ici, c'est les emballages. Certes, ca rejoint la nourriture quelque part, mais c'est limite plus affligeant.

Comme je venais d'emménager, je n'avais pas encore de frigo. Par conséquent, pour déjeuner le matin, j'ai acheté un paquet de cookies. Normal jusque là. C'est quand on ouvre le fameux paquet qu'on a la surprise :


A la manière de poupées russes, on retrouve du pack dans le pack! Soit. Marrant à première vue. Pratique pour les emmener à l'école et casser la dalle de 11h, me dis-je.

La boite annonce 10 cookies. Le hic, c'est qu'il y a...10 sachets dans la boite.


Je confirme.

Alors, gaspillage ou pas? Il y a bien sur cette théorie qui dit que comme l'air est humide en été en Corée, les cookies pourrissent très vite une fois l'emballage ouvert, mais j'y crois pas une seconde. Des gens ingénieux qu'on appelle aussi designers (comme par hasard?!) ont créé des emballages en carton refermables, zippables, etc. justement pour éviter ce genre de désagréments!

Vous comprendrez que ce genre d'aberrations me chiffonnent un peu.

jeudi 1 juillet 2010

La colline ensorcelée

Oui, alors la colline, c'est toute une histoire! C'est une grosse colline, essayez plutôt montagne, bien chiante qu'il faut soit que je contourne (bien long) soit que je grimpe (bien relou, et avec les 35° dehors, pas une bonne idée) pour aller au taf et en rentrer le soir. Evidemment, pas de pont ni rien pour passer en dessous, juste un labyrinthe de chemins boueux qui s'enfoncent entre les arbres. Autant dire que c'était vriament une mauvaise idée.

J'avais pourtant bien calculé mon coup. La veille, j'avais checké le chemin sur le Google Maps coréen (bien plus précis sur cette partie la de la planète, normal vous me direz) pour savoir comment me rendre au boulot le plus rapidement, et il se trouve que le mieux (pour éviter de casquer le bus inutilement) était de passer au travers de la sus-citée colline...

Mauvaise idée.

Je pars confiant de l'appart le matin. La route est toute droite. Je peux même la voir au bout, jme dis "cool ca va pas être bien dur!". Je commence à emprunter l'escalier, et 30m plus haut je dégouline déja de flotte. Evidemment, pas de fringues de rechange, je vais devoir baigner dans mes fringues humides toute la journée. Super pour commencer de bonne humeur. Ma boussole interne me dis de prendre à gauche, puis le chemin commence à descendre. Cool! Presque arrivé?

Sorti de la forêt, la route n'a pas la tronche qu'elle avait quand j'ai pri le chemin avec les collègues y'a 6 semaines...je descends, descends...et me retrouve en plein milieu du QUARTIER FRANCAIS!!!! Game over. Je connais bien le coin, il me faudra 20 bonnes minutes pour aller au bureau.

Pareil le soir, je décide de repasser par la forêt. Tel Robin des bois, je redouble de confiance car maintenant je connais le chemin à éviter. Je monte les marche, les descends (cool pas besoin d'aller jusqu'en haut), et arrive dans un endroit que je reconnais. Puis que je reconnais pas du tout 100m plus loin. Le relief du quartier est traitre, les routes ont des gueules de montagnes russes alors que la où j'habite c'est tout plat. Pri d'un accès de ce que je pense être un mélange d'embarassement et de mauvaise foi, je commence à me dire que la montagne est un portail magique qui me téléporte à chaque fois aléatoirement dans le quartier...

Les routes se suivent et ne se ressemblent pas, et à force de tourner en rond dans un quartier traditionnel ancré bien profondément dans Seoul, 45min plus tard, je suis chez moi.

Par curiosité, j'ai essayé de retracer le chemin de misère que j'avais fait sur la map...et en effet c'était loin d'être ca.

 
Le matin...

 
...et le soir 

Ok, promis maintenant, je prends le bus.

Emménagement

Certains le savent sans doute. Mes parents ont habité ces 5 dernières années à Seoul. Bon ,inutile de vous retracer en détail cette demi-décénnie qu'ils ont passé au pays du matin calme (déja parce que j'y étais pas), mais ils ont déménagé la veille où j'écris ces lignes. Comme j'habitais avec eux depuis le début de mon stage, il a bien fallu que je trouve une chambre pour passer les deux derniers tiers (et peut être plus qui sait?) de mon séjour ici.

J'avais déja trouvé la chambre, ne manquait plus que m'y installer. Et donc hier soir, j'ai emménagé. Evidemment, comme je taffe toute la semaine, ce sont les déménageurs de mes parents qui ont livré les meubles. Voila donc un peu l'ambiance qui régnait ici quand j'ai pri possession des lieux hier soir.
 
 
Ouais, va falloir ranger un peu hein...


Le salon aussi manque un peu de meubles encore...

 
On commence à remplir les placards...

 

Evidemment, il va falloir ranger toussa, et surtout meubler un peu plus. La proprio devrait faire livrer un frigo d'ici la fin de la semaine, et j'aimerais bien trouver une petite table basse pour aller avec le canapé...on verra tout ca en temps et en heure. Pour le moment, c'est mon petit chez moi, et je m'y sens bien.

Dernier détail : le toit! Un panorama sympathique sur tout le quartier (bien que pas si haut que ca...), je m'y vois déja : un verre de vin, un transat, une paire de potes, et de la musique...le genre de truc qui vous donnent l'impression d'être bien vivant.


Je sens que je vais m'y plaire.